Marcel Proust chez Arnaldur Indriðason (Hypothermie)
- Par logreglan
- Le 2016-02-15
- Dans Polar et culture
C’est en trouvant le livre Du côté de chez Swann, de Marcel Proust, ouvert sur le sol, que Maria croit avoir reçu un message de l’au-delà, de sa mère décédée.
L’écrivain français Marcel Proust (1871-1922) crée une œuvre romanesque intitulée A la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann en est le premier volume, publié en 1913. Il se compose de trois parties : Combray / Un amour de Swann / Noms de pays : le nom.
Voici l’extrait que Maria a pu lire sur ces fameuses pages ouvertes :
D’ailleurs la crainte de mon père fut dissipée dès le lendemain soir. Comme nous revenions d’une grande promenade, nous aperçûmes près du Pont-Vieux, Legrandin, qui à cause des fêtes restait plusieurs jours à Combray. Il vint à nous la main tendue : « Connaissez-vous, monsieur le liseur, me demanda-t-il, ce vers de Paul Desjardins :
Les bois sont déjà noirs, le ciel est encor bleu…
N’est-ce pas la fine notation de cette heure-ci ? Vous n’avez peut-être jamais lu Paul Desjardins. Lisez-le, mon enfant ; aujourd’hui il se mue, me dit-on, en frère prêcheur, mais ce fut longtemps un aquarelliste limpide…
Les bois sont déjà noirs, le ciel est encor bleu…
Que le ciel reste toujours bleu pour vous, mon jeune ami ; et même à l’heure, qui vient pour moi maintenant, où les bois sont déjà noirs, où la nuit tombe vite, vous vous consolerez comme je fais en regardant du côté du ciel. » Il sortit de sa poche une cigarette, resta longtemps les yeux à l’horizon, « Adieu, les camarades », nous dit-il tout à coup, et il nous quitta.